Le réseau s’étend entre la limite des vignes, au pied du coteau, jusqu’à la limite de la zone d’estivage située vers 1400 mètres d’altitude. Il s’agit d’un paysage de versant ensoleillé, entaillé par plusieurs cours d’eau et dominé par un vaste massif forestier entrecoupé d’herbages. Le versant est bien exposé ce qui lui confère des conditions relativement chaudes en particulier sur les parties de basse altitude. On y rencontre ainsi des vergers et quelques cultures mais la majorité de la surface est constituée d’herbages permanents et de pâturages. La pente importante dans certains secteurs rend l’exploitation des surfaces souvent assez contraignante. Le réseau se trouve dans une région considérée comme ayant une valeur naturelle élevée liée à l’agriculture, tant à l’état actuel qu’historiquement.[2]

En collaboration avec un bureau spécialisé, un catalogue de mesures a été établi afin de promouvoir les espèces cibles et caractéristiques identifiées dans le périmètre du Réseau des Muverans. On retrouve, par exemple : des papillons (silène, demi-deuil, …), des fleurs (orchidées, trèfle jaunâtre, …), des oiseaux (torcol, pic vert, bruant jaune, …) mais aussi le lièvre brun ou encore le lézard agile.  

Les mesures que les agriculteurs mettent en place sur leurs parcelles pour favoriser ces espèces reposent notamment sur la préservation, le renforcement et la restauration : de prairies extensives, de liaisons terrestres, de vergers traditionnels, de zones de prairie en forte pente ou encore d’éléments boisés (haies, bosquets, lisières, …).

Il s’agit, par exemple, de laisser sur pied 10% d’une prairie lors de la fauche, d’installer des nichoirs dans les vergers, d’aménager un tas de pierres ou de branches, d’entretenir des bosquets boisés, de laisser une bande herbeuse en lisière, de conserver des arbres secs sur pied, de renouveler les vieux arbres fruitiers, de respecter une date de fauche plus tardive, etc. Actuellement, près de 25 % de la surface agricole utile sont des surfaces de promotion de la biodiversité et près de la moitié de celles-ci atteignent le niveau II de qualité écologique.

Ces mesures sont contraignantes pour l’agriculture : certaines augmentent la charge de travail, d’autres diminuent les rendements. Ceci parfois dans des régions de montagne, où la production agricole est souvent déjà rendue plus difficile à cause de la topographie qui demande un outillage adapté et où le travail mécanique n’est pas toujours possible. C’est la raison pour laquelle la Confédération alloue des contributions aux exploitants qui acceptent de s’engager pour la biodiversité et la qualité du paysage (voir ci-après).     

Le bureau a été mandaté pour assurer le contrôle de la réalisation des objectifs, le suivi biologique et la rédaction des rapports intermédiaire et final. Lors de visites de terrain, le biologiste peut ainsi peut évaluer l’efficacité des mesures et informer les agriculteurs qui participent au réseau. En effet, ceux-ci sont intéressés à savoir si leur travail porte ses fruits.

 

[2] Source : Groupement RésOQE D&M

[3] Crédit photo : E. Morard & E. Hanus